Recueil de poème - Le Monde Intérieur

Je vous présente des extraits de mon recueil de poème "Le Monde Intérieur".



Vole

Vole ! Vole au-dessus de nos îles
Comme si c'était un exil,
Va voir comme vont les rapides,
Celles qui font nos éphémérides ;
Comme un vieux loup de mer éreinté,
Allons voir ce que nous réserve la marée.

Le textile de nos habits est docile
Dont l'écho nous revient par nos sibylles,
Entre maillé de bleu comme les océans
Où les abysses projettent des Léviathans.


Les reliques

Les reliques du corps forment une mosaïque propice à l’évanouissement
De ceux qu’on a blessé à jamais durant l'enfance,
Et qui ne prennent plus leur source qu'en eux-mêmes dans l'abattement.
Pour ceux-là le temps n’a plus d’importance,

Seul la perception en a, ils rôdent à jamais dans un espace sans avenir.
Les fleuves dérivent de n’importe où,
Seules des synthèses sont extraites de leur cerveau en devenir.
Ils ne voient plus les couleurs au bout,

Juste une variation d’intensité parmi les ombres qui les entourent ;
Ils sont sensibles à tout mais tout leur est indifférent,
Ils traversent la nuit des autoroutes dans les régions aux alentours,
Leurs coupures aux mains déversent leur sang au monde indigent.

Ils ont la torpeur le soir quand les nuits mangent les astres qui les éclairent,
Ils sont les reflets d’une ville oubliée :
Une dans laquelle l’inspiration se fait ressentir dans les décombres d'hier,
Une dans lesquelles les cris se poussent désœuvrés.



La poésie

Choisir la rive où réside un sonnet
Pour que seul le lyrisme s'expose
Au travers de la prose,
Les sens, les sonorités aux aguets.

Construire le quatrain ensuite,
Créer l'alchimie avec les lettres
Afin que tout se lise sans être traître :
Accoler les strophes à la suite !

Devoir y faire raisonner les rimes
Et porter les idées du tronc jusqu'à la cime,
Voulant rendre un hommage aux parnassiens ;

Mesurer les génies qui se sont adonnés à cet art,
Alors que péniblement retranscrivez le quart
De la beauté qu'illuminent leurs poèmes aériens.


Art

Mon nouvel arrivage
Duquel je fis l'attelage
De pourpres encens et épices anciennes,
Traversant l'Eurasie jusqu'à Vienne ;
Là où l'artiste par maniérisme
Produirait l'œuvre du positivisme.

Qu'est-ce que de créer ?
Montrer le beau et élever l'humanité ?
Manipuler la matière et les concepts
Et en tirer d'intelligents préceptes ?
L'art ne prône jamais le hasard,
Seulement une lumière dans la nuit noire,
Et la poésie est son rêve
Où les rimes se posent et se lèvent.



David Jones

Idole androgyne, extra-terrestre venu d’Albion,
Musicien autant américain, berlinois que briton.
De Space Oditty à Ziggy tu connus la gloire
Pour des générations regardant Top of the Pops le soir,
Où tu t’y produisis en Starman passé à la postérité,
Du glam rock tu t’y fis définitivement l’héritier.
Puis des musiques noires, disco et funk,
Avant d’inventer la new-wave en délaissant le punk.

Après vint l’excellent Teenage Wildlife sur Scary Monsters,
Mais tu cédas aux majors et à leurs mœurs
En remplissant les stades avec Let’s dance,
Tu voulais qu’en toi un businessman naisse.
Enfin tu délaissas les uns après les autres tes personnages,
Au fur et à mesure du temps tu devins toi-même à travers les ages.



Sur la route toujours...

Les constructions des âmes et des plantes
Me désappointent et finalement me hantent ;
J’ai parcouru les vallées d’antan
De bout en bout toujours en m'abstenant.
L’enivrement que m’apporte l’hydromel
Provoque le substitut d’un voyage formel,
Au bout des routes des nuits du désert
J’accepte l’augure d’un parfum d’enfer.

Le noir jaillit et recouvre mes bras,
Enveloppés d’un drap bleu d’appât,
Et mes cheveux brillants et rougeoyants
Se désagrègent au cours du temps.
Émir vainqueur des rizières sauvages,
La constriction d’un rotor sans âge...


Musique

Trois petites notes de musique
S’affirment et s’affinent,
Dans nos têtes d’alambic
Raisonnent comme dans les machines.

Elles tournoient tout autour de moi,
Frappent comme l’éclair sur l’arbre,
Me touchent au plus profond de ça
Et transpercent l’auditeur avec un sabre.

Elles édulcorent la vie fade,
Animent le décor figé
Et me font réciter tirade
Sur comment elles sont nées.

Revenir à leurs plus simples expressions,
Ce bruit au fond du silence
Me gomme tout envie de dépression
Et me fait aller vers la science.


Dans un jardin

Je vous offre ici les plus belles fleurs,
Au milieu de toute cette herbe et sa senteur,
Vous êtes pour moi la seule qui soit
Celle qui me fasse couronné, parmi les arbres, Roi.
Vous marchez délicatement sur le lit de cette verdure
Qui est la seule chose qui de l’hiver à l’été ne dure,
Vous êtes celle qui sublime le milieu naturel
Dans tous ses aspects, même la ruche et l’abeille.
Soyez éteinte et alors tout pour moi restera
Une nature morte dans laquelle je n’aurai plus ma foi,
Tout serait pour moi chose sans le moindre sens,
Même la plus belle rose aurait cette odeur rance.
Si vous désertiez une fois le jardin de mon cœur,
Même cueillir une fleur me paraîtrait un terrible labeur.
Pitié ! Restez assise avec moi sur ce banc,
Et faites en sorte de m’élever à votre rang ;
Ou bien j’errai au sein de végétaux
Que je souhaiterai voir retirés de sève et d’eau ;
J’offrirai un culte aux mauvaises herbes,
Et aux bonnes je leur tiendrai propos acerbes.

De toutes mes conjectures elle est la plus cruelle,
Celle où sans vous j’arroserai les plantes d’eau et de sel,
Pour les voir dépérir et moi aussi avec,
Je désirai uniquement aller voir tout ça vers le sec.
Seul l’aspect figé des cailloux et des pierres
Serait pour moi bon à voir grandir dans une serre,
Car je ne voudrai alors plus assister à la photosynthèse
Et seulement me livrer au dépouillement et à l’ascèse.
Tout pétale qui viendrait à moi par le vent,
Alors d’un geste brusque je le repousserai violemment,
Et ne recherchait uniquement la compagnie
De quelques ronces et horribles orties.
Quittez moi et alors le parenchyme de ces angiospermes
Sera déchiré et dispersé comme les graines que l’on sème,
Comme une fois je lacéra les troncs et les bourgeons que je vis,
Toutes les branches et leurs feuilles que je laissa sans vie.
Voilà mon projet que je vous adresse en missive,
Celle qui me ferait porter atteinte à toutes ces forces vives,
Si jamais vous rompiez notre union dans ce milieu,
Même le plus dur des rochers me paraîtrait creux.



Cette prose

Cette prose de velours assène mes vilipendes,
Se joue de moi et danse la sarabande ;
L'ergonomie des plastrons faisandés
M'ont amené à m'endimancher
Le lundi aux confins de l'univers,
Régis par des astres et des trous de vers.
Ma versification n'a plus lieu d'être,
Elle n'est qu'un exercice de style qui se laisse paraître ;

A mon âge il est dissout de vouloir s'imposer
A devenir quelqu'un de pieu et de respecté.
Car ma science est dans le non-sens,
De ce monde qui lui a fait allégeance.



Rêves

Je m'enterrais d'un sommeil profond
Tout mon corps du long,
Et suivait une courbe harmonieuse
Jusqu'à se laisser convaincre par la veilleuse ;
De rêver sainement et sans gêne,
D'aller dans le monde où règne
Le subconscient où fermentent les souvenirs,
Qui s'exposent derrière nos yeux et se laissent devenir.

Des prémonitions pour certains
Ou des promontoires en airain,
Desquels s'élèvent des vagues et fluctuations
Quand se brise sur la roche le rêve en haillon.



Utopie

Allant de nations en nations,
J'écoutais les élocutions
De petits se prenant pour des rois.
Cherchant à fuir le froid,
Je recherche l'utopique pays
Qui saurait me rendre ravi,
Vivant dans l'abondante sagesse
Je contemplerai tout dans l'allégresse.
J'aime l'odeur des vases sans fond
Qui font le véhicule entre deux monts ;
Relier l'inséparable comme à l'époque de la Pangée,
Nous pourrions alors prétendre retrouver l'unité.



Sans titre

Dans ma forteresse je m’éloigne,
Me protège des autres et me soigne,
Je suis parfois tant accablé
Que je me sens partir et dériver.

Je veux toujours trouver une réponse adaptée
A mes besoins et ceux des miens dans mes allées,
Que puis-je faire face à la détresse
D’innombrables gens dont je voudrais qu’elle cesse ?

Je suis retombé sur l’astre océan,
Celui qui me console une fois dedans…


Volupté du printemps

Le printemps est beau quand il se pare d'attributs divers.
Une fleur qui souffle à ma mémoire puis le fruit naît
Et apporte le mystère à nos bouches en oeillet.
Le printemps est ivre de reconnaissance après l’hiver.

La nature aime le végétal qui se courbe sous sa loi.
Nous lui reconnaissons magnificence.
Elle est la béquille pour l'homme aux régences
De se mépriser. Le bois mort reprend vie et tout devient droit.

Cette volupté infinie qui arrive quand nous sommes libres,
Dérobée à nos pieds à l'air frais du matin noir.
Elle lie le pain sec à l'eau de l'espoir.
Car nous venons du Tigre d’Eden, pas du romain Tibre.


Le vent dans l’été
       I
Après le printemps enivrant s’invite l’été harassant,
Le mois de juillet est celui de la moisson
Où de courageux travailleurs se livrent à la boisson
Pour supporter un rayon chaud qui leur est adjacent.

Le blé jauni par un soleil perçant,
Qui faisait la richesse d’anciennes civilisations
Comme Babylone, Sumer, l’Egypte antique ou celle de Sion,
Où l’Homme n’a plus laissé la nature faire le travail exaltant ;

Celui de la fécondation du monde végétal
Par le vent sacré dans lequel se déplacent les insectes,
Pour ensemencer les fleurs qu’ils détectent
En portant sur eux le pollen floral.

Puis le vent d’un chiasme,
Avec l’inertie des plantes
Cherchant de meilleures rentes,
Fera face au marasme.

Car l’opération naturelle est toujours précise,
Quand elle les fait se mouvoir dans l’adoration
Et en spore pour leur reproduction :
Rien n’est du au hasard quand se lève la brise…


       II
Il transpirait un été âpre
Où le vent régulait nos corps âcres
Et échauffés par un soleil tanneur,
Sous ce bastion de chaleur,
Nos êtres se mouvaient péniblement.
Isolés de l’eau et en veillant,
Nous apprenions à bénéficier
De ce que la nature nous avait donné
Pour atténuer une effrayante chaleur.
Le vent raisonnait en chœur
Sur nos épidermes de lait.
L’harmonie thermique qui régnait
Entre nos corps, l’été et le vent était parfaite
Dans les allées des rues comme une fête.

Les bourrasques estivales étaient une bénédiction
Pour nous, honnêtes gens, qui savions
Que l’on devrait supporter l’affreuse pollution,
Inhérente à la vie urbaine, cette répression.
Toutes les particules nocives étaient brassées
Par de lourdes tornades climatisées,
Qui purifiaient notre sphère et nos habitats.
Nous aimions cette danse comme une Deva,
Dans laquelle l’auteur est anonyme.
Ce ballet était comme un hymne,
Tous interdépendant dans cette dynamique,
Puis quand le souffle était comme un harmonique
Nous l’appelions chant…
L’art qu’il avait de jouer avec les enfants
Nous restait en tête puis disparaissait
À tout moment comme il apparaissait,
Avant la triste saison de l’automne
Où il fera danser les feuilles sur le sol morne.


L’angélus d’automne

Ses mélancolies arrivent quand vient le soir
À l’aube de nos paroisses clochées.
Après l’angélus nous récitons un cantique dérisoire
Et nous nous endormons avec nos satisfactions éparpillées.

Elles sont oubliées de la raison, car nos journées
Sont en faite bien tristes et noires, fades
Et sempiternellement redondantes, et vidées
De l’espoir au levée, se transformant sans tirade.

En résignation quotidienne lorsque les événements l’y invitent,
Alors l’été est fini et ma saison commence inique.
Elle sera jaune comme les feuilles des arbres qu’elle imite,
Elle sera fraîche comme les nuits magiques.

Et sera comme le chêne qui dépouille ses stomates.
Vive l’automne qui termine notre année
Et conduit au déclin du monde végétal et à ses stigmates !
Vive l’automne qui sonne le glas de la rentée.

Vive l’automne qui dessine des tableaux exquis
Et nous fait pencher à regarder à l’intérieur de nous-même.
L’automne est chaste et pudique sans merci,
Et aime les plages mélancoliques blêmes.


Hivers polaires
       I
Par delà certaines mers et certains monts
Fluctue un vaste néant d’océan abscons,
Dans ces endroits pleinement reculés
Où le ciel bleu se reflète sur l’eau de la jetée.
Le temps y paraît là-bas arrêté,
Il n’y a plus de jour, de nuit ou de passé,
Et l’Homme se laisse pleinement pénétré par
Tous ces phénomènes anciens qui l’accaparent.
La fenêtre sur cette nature de glace
Où des ours polaires y font leur place,
Nagent et pêchent entre les eaux de la banquise,
Et que d’inconscients chasseurs avec leurs fusils visent.
Le cercle polaire a ce côté intronisant
Pour la sauvegarde de notre planète qui s’étend,
A travers ceux qui surveillent le recul des glaces,
Témoin d’un monde entier qui s’efface.
Nord du Canada, Groenland et Sibérie,
Sur leurs belles calottes blanches que le soleil jauni.

        II
Par delà un immense continent ancien et inaccessible
Se trouvent des manchots attendant le froid et impassible,
Leurs corps échauffés montent en température
Quand l’hiver là-bas laisse place à un « été » qui dure.
Ces lieux peu habités, accessibles par delà trois océans
Qui, autour de la grande île se rejoignant,
Ont fait tant chavirer d’explorateurs,
Peu habitués à des icebergs dévastateurs.
Ce désert austral dont on ne voit jamais la terre,
Où seulement les plantes pousseraient dans des serres,
Est recouvert d’anciennes neiges éternelles
Depuis la fin de la Pangée jusqu’à l’ère industrielle.
Des poissons fabuleux, sous la banquise, peuvent y vivre
Grâce aux résistances qu’ils développent contre le givre,
Et de grands léopards de mer carnassiers
Cherchent leurs proies afin de s’y rassasier.


Un Monde maya

Un monde qui va à vau-l’eau,
Quand la raison se convint de croyances et d’idéaux
Qui scelle l’hiver dans nos cœurs,
Allant dater la fin du monde pour supporter le labeur.
Je m’évade de mon existence désormais dévolue
A la réparation du péché adamique et l’âge d’or perdu,
Je fonds sous les blasphèmes
Des dieux, des chefs et des Rèmes,
Un monde maya
Et une fin d’apparat…
Nettoyer les banques et remonter la bourse,
Déchiffrer les glyphes et rechercher la grande ourse,
Dans le désert étoilé
Où je recherche ma contrée.
Comme une fin du monde
Le vingt et un décembre dans l’onde,
Martelant les dévas dans les champs aurifères,
Quand nous aurons détruit la planète Mère,
Un complot pour nos oraisons
Après s’être accaparé les ressources de bon.

Retourner et s’abreuver à l’essentiel,
A la terre d’où coule le lait et le miel,
Et retenir la pluie
Arrachée à sa matrice dont elle est l’appui
Sur l’illusion de nos corps hybrides,
Les projetant sur l’interface vide.
Prendre en otage à Sarcelles
Et les consciences en recèle,
S’imager la réalité en caravelle
Et se mettre ainsi en scelle.
Une dernière convulsion avant la fin
Et tous seront broyés sur le passage de crin
Des éléments qui se déchaînent,
Jusqu’où les idéaux des Hommes les mènent
D’ivresse de foules en délire
Et de la station Mire.
Ainsi qu’un mage convalescent
Dans les orbites j’irai au vent,
Pour revenir au train
Le lendemain matin…


Assis

Seul, assis calmement et froidement
Je me sentais devenir un tyran ;
Je n'arrive plus à protester contre rien,
Je suis l'aspirant à errer en vain.
Où que je sois je m’ennuie,
Tout me parait cru même cuit.

Je souhaiterai pouvoir donner un sens
A tout ce vacarme qui nous tance.
Il n'y a donc rien qui trouve grâce
A mes yeux que tout lasse,
Naïvement j'aimerai revoir les choses d'avant
Quand je me laissais porter par le vent.


Verdun

Le murmure des uns
Est le souffle des autres,
A l’horizon solitaire de Verdun
J’ai vu mourir les notre.

D’où vient le terrible front russe
Et les Uhlans de la Prusse ?

Il n’y a rien dans la réponse identitaire
Qui n’ait pas été voulu et prévisible,
Je pourrais bien passer pour un va-t-en-guerre,
Pourtant je ne dis rien de répréhensible.


Chatterton

Moi Chatterton
Plus rien ne m’étonne,
Ni les rythmes lents,
Ni les scies à dent.
J’ai peur du noir, de tout,
Des oiseaux et des hiboux.
Combien de temps encore
Je tiendrai sans mes mains d’or ?

Je ne collecte qu’illusions
Qui deviennent sous d’âpres pressions
Jouets, funambules, monstres impossibles,
Tout ce qui me rend impassible.
Comment trouver sérénité en vos lieux ?
Je me réjouis de vous déposer au mieux
Ce testament en vers pour vous,
Prenez le et disséminez le à la proue
D’un bateau qui jamais n’appareille,
Pour que jamais à quelconques oreilles
Vous n’entendiez son cri dans le désert,
Planté là dans la nuit comme le réverbère.


Mes chrysanthèmes

Mes chrysanthèmes que j’ai planté ici à Vienne,
Fleurs qui résistent au froid, si saines
Au milieu du bruit et du monde
De la banlieue et de ses formes immondes.
Mon enfance est morte et j’ai dit adieu
A ces souvenirs décédés et à mes aïeux,
Je meurs en moi et vais vers la trentaine,
Enfin une nouvelle décennie qui me tienne.

Ma perception de ce qui m’entoure :
Délestez des poids pour voir qu’il semble moins lourd,
Aller vivre autrement et réformer
Ce qui semblait définitivement figé.


La crique

Les reflux tourbillonnaient dans nos régences,
Nous nagions alors dans les rivières de Provence ;
J'avais fait avant mon paquetage en suspectant des aspérités
Parmi ces endroits lointains, au fond d'une crique en été.
Les oursins, les étoiles de mer ensablées
Sont pour moi un beau tableau de ces endroits cachés,
Afin de ne jamais colporter ici le tourisme,
Préférant à cela le silence régnant sur les isthmes,
De nos mers rapprochés dans la nuit étoilée
Où le vent fouette l'eau et refroidie les corps échauffés ;
Par la journée d'escale dans l'aire d'eau bleutée,
Flottant avec les poissons, les dauphins, près de la jetée...


Chanson

Comme un soleil
Qui m’émerveille
Dans le « gris vermeil »
Je me sèvre dans le miel.

Sous la menace,
Comme un brise-glace,
Je fonds, lasse,
De voir toutes ces traces.

Né pour être vivant,
Bien étrangement,
Je continue le jeûne aliénant
Des espèces s’abritant.

Ma porte sera close
Pour toi, qui jamais, n’ose.


Il y a

Il y a sur mon cœur
Les traces de tes pleurs ;
Je vais au devant du vent
Grondant comme un volcan,
Où se tarissent mes réserves,
Où que je sois, qui que je serve,
Je rêve en multicolore
Même les grises aurores.

Je suis un porteur d’eau,
Transportée dans des seaux,
Et veux m’emmurer vivant
Et ne rien apporter au-dedans.
Tout est beau et bleu,
Je veux toujours être radieux,
Je contemple le bleu du ciel
Duquel avec le blanc des nuages il se mêle.



Hellénique

Péninsule hellénique, toi la Grèce antique,
Sors des manigances et, surtout pas, n'abdique !

La citadelle de pierre nous indique l'Acropole,
Symbole pour retrouver aujourd'hui nos corolles.
Prenons garde au retour de l’obscurantisme,
Oui ! La sagesse comme rempart au modernisme !

S'immerger de vert pâturages
Est encore possible à nos âges,
Allons au-delà des pensées rigides,
Refusons l'ivraie qui fait le soleil vide !



Celle

J’aimerai serrer celle que j’aime,
Elle me dirait : « Tiens, je t’aime » ;
Du regard de mes yeux, sans veille,
Je voudrais la contempler comme une merveille.
Elle serait pour moi comme une moitié
D’un cœur complètement reconstitué,
Je souhaiterais désirer sa présence
En toutes circonstances et toutes ses séances
Me combleraient, moi, l’être vide d’amour,
Qui pleure la nuit d’être sourd
A celle qui aurait pu m’accompagner,
Trop timide sûrement à s'en éloigner.


La mort

Par une porte dérobée s'en vont les âmes,
Par delà la crypte abyssale aux morts,
Vestige du passé oublié qui rame
Là où les reflets se collectent en remords.

Cette odeur mortuaire passe dans les vallées,
Oubliés les soleils orangés dévolus à l'almanach,
Lorsque tout semble comme la pierre figé,
Et ne reste après plus que les terreurs sans toit.

Désormais ce que nous projetons sur le marbre de nos corps
N'est plus que le reliquat d'un prélat,
Qui nous aurait jeté, depuis ses saints édifices, un sort ;
Encore une fois nous nous y précipitons ici-bas.


Passages clandestins

Des ruelles dans les rues,
Des passants traversants,
Des matelots sur les quais en vue,
Des traverses en passant ;

Du navire s’éloignant,
Des perles fanées,
Des dimanches enivrants,
D’une époque au passé ;

Où le vagabond sombre,
Dans son regard reluisant,
Laissant place à son ombre,
Et aux relents d’un autre temps ;

La douleur qui s’enfonce,
Dans le couloir des trains,
N'a donc plus une seule once,
Dans la confiance au destin.



La fuite du réel

Je veux du bleu sur les draps éraflés
Dans les mouroirs désaffectés,
Toutes ces victimes de la nuit passante,
Dans les halles des appendices rugissantes.
Les bilboquets, les paragraphes de la mousson,
Et les murs décrépit d’ennui et de contemplation,
De la merveille de fuite que je dévale,
Dans la voiture qui me ramène au carnaval
Sur des réseaux hallucinés.
Je ne veux plus de noir dans mes idées !



Horizons

J’ai surpris dans un temps,
Ce sentiment que parcoure subitement
L’aube désespérée qui dévale
Sur la ténébreuse rosée si pâle.
Un horizon rempli de conjonction,
L’acte salutaire à l'heure de la véraison ;
Une plaine où tout semble à refaire,
Palier aux carences des racines d’hier.
Puis un jour le cycle se finira,
Alors la plaine, l’horizon et moi,
Ne feront plus qu’un à jamais,
À l'état d'embryon dans les marais.



Le passé mélancolique

J'ai fait fleurir les jardins la nuit
Pour faire vaciller cette sensiblerie ;
Il m'est admis qu'il est dur de m'empêcher
De regarder cette civilisation grenier du blé.

Scintillés noirs, appels aux clandestins
Car le passé qui s'y joint est toujours cabotin.
Endormez-vous comme tous vos aïeux,
De magies bleues qui protègent nos cieux !
Je ne puis retransmettre la vision ancienne,
Quand tous à l'abri sous des pluies diluviennes,
Après s'être inondés de bleu épaissi
S'offrent les affres de la mélancolie ;
Et ma mort du triste événement joyeux écoulé
Comme un grain passé « ire » dans mon cœur martelé.


L’ego

Le serpent d’une autre dimension
Qui vampirise ce monde maudit,
Pour que fleurisse l’ego dans l’esprit
Et jette un voile sur la loi des éons.

Celui qui m’arrache d’un seul bloc du réseau
Est le prince qui règne sur l’autre versant ;
Celui qui corrompt les dirigeants
D’un peuple en friche et sans halo.

Les jugements scintillent sur tes amphores,
Aucune chandelle ne saura plus me nuire.
Il faudra que je combatte le pire
De tes tourments malfaisants et forts,

Dans la distance vers le ciel corrompu,
Ces images funestes et ternies
Défileront devant des yeux endoloris,
Au fur et à mesure de cette année déchue.



Création et révélations

La spirale dans le bruit de ce doux hurlement,
Ainsi que des étoiles qui pleurent leur cloisonnement ;
L'ordre du chaos est fait pour les esprits pensifs,
Quand la vie se laissait découvrir sous son air tardif.
Il voyageait une création aux accords précis
D'aucun conteur ne pourrait en tenir le récit ;

Il y a de la vie au-delà et c'est parfait
Accolé à la source dont on rêvait...
Étendues sont là les étoiles
Que la forme du cosmos me dévoile.


Accursed poets (Les poètes maudits)

As I suffer all my life,
I searched in the sky the feeling of getting a wife,
There is no sentence which can explain
To be blasted as a sort of the way of Caïn.
Like old French poets like Verlaine, Rimbaud
Since a very long time ago,
But always in our mind,
I have always the impression to be blind.

Oh Master Hugo, when I read “The contemplation”,
It is really for me like in a station
Or a boat which cast off for the truth,
For a time the ground of my way can’t be rough.



La nuit

La nuit je rôde dans les bois sauvages
Afin de me libérer de ma rage,
Et d’atténuer la colère qui me ronge
Au milieu des arbres et de leurs songes.
La nuit tout devient de la même couleur,
Les chats, l’herbe, les plantes et leurs fleurs ;
Je vois la terre qui se soustrait à moi
Et des étoiles dans le ciel formant un toit.
Les animaux se cachent pour dormir,
Au milieu, en se couvrant d’un voile de lyre,
Je les sens respirer, leurs cœurs battent
Au rythme de la nuit qui éclate.
Il y a des poisons pour ma vision,
Celle de me voir mort ici au fond,
Et je vois la lune qui éclaire
Ce que je voudrais voir caché dans les bruyères.

Elle est le prémisse de quand le soleil
Sera régnant sur le jour sans veille,
En révélant mes actes de mauvais,
La lumière se répand comme un fil de lait.
Pour quelques heures de répit encore,
Je pourrais vivre à moitié jusqu’à l’aurore,
Voler du temps à la vie et aux autres
Qui dorment et dans leurs lits se vautrent.
Pour moi l’endroit du coucher est sacré,
Il est celui où je plonge fatigué,
Quand le jour et son fardeau se lèvent
Pointant vers moi leur terrible glaive.



L’étranger

Dans le cœur de cet étranger perdu,
Dont l’espoir s’est fait pendre dans les rues,
Il y a plusieurs sentiments qui se mêlent,
La mélancolie et la tristesse sur chaque aile.
Est-ce qu’elle pourra lui pardonner
Toutes ses paroles qu’il lui avait divulguées ?
Les habitants autour ne comprennent rien
Sur pourquoi il s’habille avec des loques en lin.
Mais il ne peut pas se trouver lui-même,
Lui l’étranger à l’amour et au front blême,
Dans ce fameux étrange rêve qu’est la vie,
De ce grand livre caché que chaque nuit il lit.

Ils ne comprennent pas qu’elle ne peut
Lui pardonner depuis qu’il a prononcer les vœux :
De la rejeter car elle est un être fragile
Lui qui ne veut uniquement fréquenter des îles,
Pour ne s’attacher à rien qui ne périsse,
Préférant le sable fin aux moquettes lisses.
Ils voient cet étranger comme une attraction,
Lui qui a voyagé depuis le dernier mont,
Il est dans la plaine autour de leurs maisons,
C’est ce qu’il leur déplaît dans leur déraison.



Repère orthonormé

Souvent par le passé je me suis auto détruit,
Et j’ai laissé venir à moi bien des ennuis,
Est allé vers et même m’accommoder des soucis
Que je récoltais autour de moi et sur mes plaies,
D’adolescent qui découvre que de rien il ne sait.

Les tourbillons, les tumultes de ces mouvements farouches
Font réaliser que nous ne sommes rien dans la souche,
Que nous voudrions qu’en bien chaque chose nous touche,
Mais il est dérisoire au final de vouloir changer
Cette période où nous voguions perdus d’allées en allées.

Vers l’âge adulte, taille figée et dos qui se courbera
Devant les épreuves de la vie et de ses terribles lois,
Quand bien même préférer se cacher sous les draps,
Jouant l’autruche, se préservant du pourrissement
Inexorable à toute matière organique allant dans le temps.

Oui le temps, la dimension qui des quatre est celle cachée,
Aucune conception humaine dans l’espace ne peut l’imaginer
Et pourtant il y a quatre mêmes dimensions du repère orthonormé ;
L’espace-temps semble être une seule et même chose
Contenant tout ce que l’on connaît et venant d’une même cause.



Les poètes

Tous les tombeaux des Hommes pris en rêvant
Ne sont que l’hémisphère inversé des poètes,
Qui ont depuis cet épisode reçus leurs sacrements
Comme la jouissance de la femme qui les allaite.

Divulguer des vers ne nous rend jamais amer,
Ils sont le reflet de nos âmes malades
Comme cette obsession d’écrire toujours sur la mer,
Absente de tout, des mondanités et des cavalcades.

Pourquoi fuir ce monde et aller vers des cieux
Lointains, enfantés des astres clairs la nuit ?
Comme le reflet des pensées fécondes nous sommes pieux,
En contemplant le ciel, son intelligence nous suit.

Oui, nos cerveaux sont malades comme ceux de nos pairs,
Nous contemplons le vide que nous trouvons beau,
C’est là un triste constat qui constitue les idées mères
Qui forment pour nous le secours du radeau.

Nous sommes maudits par la chaire de nos mots
Désabusés, alors nous végétons dans les rayons
De nos souvenirs indignes d’apprenti écrivain cabot,
Et voyons en ça une réforme pour nos sons.

Je rappellerai que toujours nous utilisons la lime
Pour structurer le chaos de nos proses prolifiques,
Voulant faire de ses mots d’étonnantes rimes
Autour d’un thème central, comme une obélisque.



La souffrance

La souffrance est la douleur,
Qui se prolonge à toutes les heures,
Quand, même allongé sur votre lit,
Vous demeurez envers elle soumis.
Elle est ce qu'ont toujours fuit les hommes,
Quand bien même à lui préférer une vie comme,
Celle d'avec l'énergie illusoire,
De décider d'arrêter de broyer du noir.

On se blottit doucement en position fœtale,
Recherchant à vaincre ce qui nous paraît fatal ;
Puis la nuit se brise et la lumière reparaît,
Ce qui semble figé n'est donc jamais vrai !



L'amour

Emporté par la passion
Il fait gommer toute raison.
Vous laissant seul quand l'amante est partie,
Ne plus pouvoir exprimer alors aucun avis,
Car tout vous est imposé dans la contrainte
Avec le souvenir douloureux de ses étreintes.

Mon cœur désœuvré
Sous les peupliers,
S'en allait dévasté,
Vendu de marchés en marchés.


Les Hommes

Ils prennent leurs torches pour éclairer leurs petites vies,
Qui s'étaient nichées là quelque part par hasard, par envie.
Puis dénichée par là la lueur éclatée, leur faisant se lever le jour,
Pour aller gravir encore cette triste antenne aux rouages lourds.
Ces hommes à travers les âges, souvent le teint blafard,
Comme ceux d'autres millions qui vont par là sans savoir ;
Demeure en eux la force pour cette société de faire semblant d'y croire,
Et à bien des égares il faudrait saluer cet acte, car c'est là tout un art.

Concilier progrès avec le fait de vouloir faire des intérêts,
Ne restent d'eux que des chimères qu'ils nous déversent sans arrêt.
De belles promesses de certains dans leurs discours il s'en est allé
Contre la masse qu'on prétendait défendre et représenter.
C'était, paraît-il, l'amour du genre humain qui était par eux défendu,
Mais ce n'est souvent que dans l’opportunisme que je les ai vu,
Sous leur vraie apparence qui ne recycle que leur morosité morale ;
Nous n'avons donc vraiment aujourd'hui plus aucun idéal.

Que veulent-ils ? L'Homme ou bien la machine morne,
Quand celui-ci n'est plus soumis qu'à ses hormones !




Notre Dame

Cherchant dans le marasme une excuse,
Y déversant naïvement mon être cluse,
Pour entrer dans Notre Dame, la cathédrale,
Où j'y puisais dedans la beauté d'un vitrail.

Je parcourais ensuite bien conjointement
Autour des pierres dans leurs premiers rutilements,
Dans l'heure après le levée sous les hampes,
Moi, devenant le secrétaire de cette estampe.

Voyez en chacun la vraie nature universelle,
Qui ne s'intellectualise pas mais est intemporelle.
Peut-être recherchant le vrai Dieu,
Inconnaissable et non cérémonieux…

Les rêves

Ils sont plus beaux sur les dunes
D'Uranus ou de Neptune ;
Mais si les ténèbres prennent leurs âmes,
Dès lors qu'ils côtoient la lame,
Sans appui et sans aucune douceur
Ils vous renvoient seul dans la torpeur,
Quand les journées semblaient si lentes
Jusqu’à voir les heures se ranger dans leurs tentes.
Je sentais partir au loin un grand désert,
Les mois d'été aux portes de l’hiver.
Deux mois d’ennuis mais si somptueux,
Qu’à l’heure quand l’écho se fait odieux,

J’entends encore les déferlantes de couleur
Que tapisse vaguement l’encre sans odeur.
Et l’être de splendeur qui est très radieux,
Dont on aperçoit au fond de ses yeux
La loi des corrompus ou bien du temps,
Comme les vagues sous l'effet du vent.




Villes et variations

Je veux découvrir les visages, se subliment !
Revoir un beau jour, la pureté qui m'anime !
Attendre patiemment, le silence dans tes yeux,
D’ici ou là-bas, quelque part dans les cieux.
Rythmé ! Galvaudé ! Ce reflet qui s'égare,
Découvrir, pas à pas, ta présence dans mes tares ;
Et ces remparts de la ville qui plongent,
Avec tous ses mensonges qui me rongent...



Infinies libertés

Le port est joyeux de marchandises,
Espaces itinérants voyageant dans nos valises.
Les flots ont ramené jusqu'ici tant de marées,
Amenant les surprises au gré des passagers.

Les quais sont peuplés de saveurs
Dont nul ne pourrait en saisir la teneur.
Joindre la mer au ciel à l'infini,
Détacher la terre et le sable qui nous lient.



Passé revigorant

Lavé de toute mon eau,
S'émerveillent en moi les couleurs
De tissus et de drapeaux.
Déposant en moi la primeur

De cette rivière se répandant,
Comme la vie d'Athéna
Avec pour seul déplacement,
La position de la Grèce en bas.

Partir au loin en silence,
Demeurer toujours dans cette science,
Avec toutes nos bonnes repentances,
Contempler son œuvre dans la vaillance.

Résister aux intempéries
Et parcourir nos prairies,
Faire de l'herbe son lit,
Au milieu des marguerites et des pissenlits.



Quand elle me déserte

Je comprends qu’elle me déserte
Car mon cœur au fond est inerte,
Je veux la voir, utiliser son visage,
Qu’elle soit l’assignataire de moi sur l’autre rivage.
J’ai envie d’être au fond d’un sasse
Car en fait de tout je me lasse,
Elle me manque terriblement et j’en souffre,
Les deux pieds à la reverse je m’engouffre
Dans une solitude bien dangereuse,
De laquelle la mélancolie lui est poreuse ;
Tous ces sentiments brouillés qui me nuisent,
Sur un fond blanc, des lumières noires qui luisent.



Elle

Enveloppée de parfums délicats
Dont se laissaient imprégner ses draps ;
Elle étendait ce long silence mort,
Quand toute l’odeur de son corps
Me faisait devenir fou allié,
Et ainsi allé vers le zèle ailé
D’aimer chaque partie d’elle-même,
Chaque recoin d’elle qu’elle sème.
A la pointe de ma sensibilité,
Comme le couteau je suis aiguisé
Par le mal voilé sur l’épée de mon cœur,
Fendant l’aorte en sa sanguine teneur :

« Tu illuminais mes journées grises
Fouettant la peau comme la brise,
Deux amants errants dans les fluides,
Tu comblais tout mon être hybride. »



Ville

Mégots dispersés,
Passants haletés,
Emmurés vivants,
Passages haletants.
Mon étreinte aux villes
Roule et courbe comme la vrille.
Ah ! Mes reflets immondes
Sur la toile qu'on appelle Joconde !
Pourquoi peindre la nature
Quand sorti du monde fou et dur,
On retrouve Gaïa et ses eaux
Sans besoin d’enregistrer quelconque oiseau.



L'Orient

Quand au fil de l'or sous un soleil âcre
Il s'en allait destiné à des parures nacres,
Et ses yeux lui disaient d'aller au loin
Contempler des émirats et d'innocents bédouins.
Majesté ! Il lui prit de se présenter ainsi,
Avec tout son passé enfuit et tout ce qu'il oublie ;

L'Orient a sa douceur mais son parfum lancinant,
Par sa chaleur et religion d'antan.
L'odeur des cornes de gazelle
Qui dans le plat s'amoncellent,
Et les feuilles de thé, la menthe,
Infusées dans l'eau sucrée abondante.



Tourments

Il n'y a aucun cœur que je ne mérite,
Même de celle dont je suivrai les rites ;
Je ne peux oublier cet écueil
Comme je suis souvent dans l'orgueil,
J'ai des précieux tourments évasifs
Qui font de moi un être pensif,
Mais en permanence stimulé
Par de vagues souvenirs désabusés.

Mon étoile est là-haut dans la stratosphère,
Celle qui a toujours nuit à mon instinct grégaire,
M'habituant à la solitude qui sonde
Ceux comme moi à moitié dans ce monde.
Ma porte est ouverte,
L'herbe y est verte ;
Mon âge en déclin,
J'attends celle qui me vient.


Leurs vies

Leurs vies d'épouvantail
Emportées par la passion
Vont jusqu'aux épousailles
Et finissent en reddition.

Aveuglés et prisonniers de la caverne,
Fascinés par les idoles et leurs ombres,
Adulant tous leurs rois et leurs reines ;
Petits écumes et marées sombres.

Pourquoi je prends tout d'un ton rieur ?
Poète en vrille je suis pour vous,
Pourquoi me sentir supérieur ?
Demain je suis pauvre et n'ai le sou.

Mourir lentement et calmement,
S'abreuver en Éden lors des derniers sacrements.

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